La confiance est une chose tellement précieuse, que ca pourrait bien devenir la richesse la plus chere du 21 ème siecle.
Difficile à acquerir, plus facile à perdre, la confiance s'investie dans des êtres humains que l'on juge digne d'en être les gardiens. Et pourtant quoi de plus fragile que la confiance ?
Avant de donner ce precieux pouvoir à quelqu'un faut il être capable de gérer sa propre confiance en soi. Peut etre est ce le prédicat à tout rapport humain sain d'ailleurs, comment avoir confiance, aimer, si l'on n'a pas confiance en soi ou que l'on ne s'aime pas.
Point de narcissisme, mais plutot une acception, une certaine tolérance qui permet de projeter sur les autres une vision equilibrée de sa propre personne.
Dans ce domaine, comme dans bien d'autres, les erreurs de jugement se payent cash. La note est exponentielle avec la sensibilité et l'experience de chacun (ou pas). D'ailleurs bonne question, est ce que l'on souffre plus d'une erreur de jugement sur la confiance donnée à quelqu'un, lorsque l'on debute sa vie, lorsque l'on va la fleur au fusil au devant de l'autre, sans armure, en pouvant facilement être blessé, ou bien lorsque l'on a deja vécu des echecs, que l'on se sent armé pour ne plus que de sombres désilluisions nous touches ?
Lorsque la confiance investie n'est plus, on parle généralement de "trahison", d'"abandon", des termes particulièrement fort, pour une sensation intime, personnelle, unique. Comment je peux prétendre savoir ce que mon voisin ressent lorsque la personne en qui il avait le plus confiance le trahie ? Même si en m'appuyant sur mon vécu, sur mon experience et sur ma vision de ma propre vie, je peux essayer d'imaginer être dans sa position, il est en fait complétement illusoire de penser que l'on peut partager ce genre d'experiences, que chacun souhaite ne pas connaitre.
Faire confiance, c'est se mettre en danger, baisser sa garde, en toute connaissance de cause, au fond c'est un des actes les plus engageant qui existe, et une mise en perspective avec soi même extremement importante et dangeureuse. Ce danger accepté, est en fait considéré comme un don, une offrande à l'autre, qui dans un monde parfait, doit avoir conscience de la richesse du bien dont il vient de faire l'acquisition.
Oui mais voila, le risque n'est pas nul, c'est pourquoi avec le temps, il est souvent de plus en plus difficile d'accorder sa confiance, ce qui en outre lui confere une valeur décuplée.
Ce qui est rare étant précieux, lorsque l'on perd cette confiance, c'est un déchirement, une responsabilité au fond personnelle, totalement personnelle, impossible de se cacher derriere quelqu'un pour justifier l'erreur, le fait qu'il y a eu une mauvaise estimation du risque.
Oui mais voila, la confiance c'est aussi un besoin, ne pas faire confiance c'est ne pas vivre, c'est passer à coté de concepts de vie formidable, qui ne peuvent exister que si il existe ce lien entre les personnes.
Alors que faut il faire ? S'armer definitivement et devenir une citadelle imprénable afin de ne jamais être décu, ne jamais souffrir, mais au risque également de ne jamais vivre totalement ? Ou bien investir intelligemment sa confiance, la placer en des personnes dont on pense qu'elles sont sures, et si cela échoue il faut connaitre les conséquences possibles, accepter de souffrir, pour accepter de vivre, s'ouvrir pour ne pas sombrer dans un individualisme dangereux et émotionnellement pauvre...
La souffrance a cela de bon, qu'elle s'oublie avec le temps. Je ne pense pourtant pas qu'elle s'atténue, non, je ne crois pas, à mon sens elle mue. Mais comme une souffrance physique importante, handicapante, elle obnubile les pensées, anihile toute forme de reflexion focalisant une grande partie de l'influ nerveux sur elle même. Et pourtant lorsqu'elle s'atténue, lorsque la souffrance n'est plus invivable, elle passe rapidement au stade de sensation passée, diffuse, on connait son existence, mais on identifie difficillement avec le temps l'impact que cette souffrance avait sur nous. Il reste évidemment des mécanismes d'autodéfense permettant de faire en sorte que cette sensation désagréable ne reviennent pas, mais se croire immuniser est illusoire, tant que le jeu en vaudra la chandelle.
A ce moment la il faut pouvoir prendre son mal en patience, être en phase avec sa philosophie, ne pas tenter de nier l'évidence, ne pas fuir ses responsabilités, souffrir oui, parce que c'est salutaire, et mettre tous les moyens en oeuvre, pour continuer, et recommencer, parce que le bonheur sera toujours potentiellement mille fois plus fort que la souffrance...
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